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Alain.R.Truong
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22 mai 2016

"Charles Le Brun – Le peintre du Roi-Soleil", au Louvre-Lens

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"Charles Le Brun – Le peintre du Roi-Soleil". Affiche

LENS - Le Louvre-Lens présente la première exposition monographique majeure depuis plus de cinquante ans consacrée à Charles Le Brun, principal artiste de la seconde moitié du 17e siècle français. 

Fils d’un modeste sculpteur de pierres tombales, il fut premier peintre de Louis XIV pendant près de trente ans. On lui doit notamment le décor de la galerie des Glaces du château de Versailles. Il dirigea également l’Académie royale de peinture et de sculpture et la Manufacture royale des Gobelins. 

C’est essentiellement à travers ces fonctions officielles et ses liens avec l’histoire politique du pays que Le Brun est passé à la postérité. Aujourd’hui encore, sa peinture est souvent assimilée à un art académique, voire de propagande. Pourtant, l’examen de ses oeuvres montre, au contraire, le renouvellement incessant et l’extrême fécondité de son inspiration. Sait-on par exemple que ses représentations d’animaux sont parmi les plus expressives de toute la peinture ? Son génie s’exprime aussi bien dans le très grand format - comme la tapisserie et les grands décors - que dans des esquisses plus intimes, qui mettent en valeur la justesse et l’émotion de sa touche. À propos de son style, Le Bernin parlait « d’abondance sans confusion », pour qualifier un art généreux et foisonnant, mais organisé de manière parfaitement lisible.

L’exposition à Lens rassemble 235 oeuvres. Certaines sont issues de collections privées et n’ont jamais été exposées. D’autres sont des révélations récentes, tel ce Sacrifice de Polyxène, découvert à Paris dans la suite de Coco Chanel lors de la rénovation du Ritz et acquis en 2013 par le Metropolitan Museum of Art de New York. L’ensemble rend justice au talent infiniment varié d’un prodige révélé vers l’âge de 15 ans et qui, à l’instar de Delacroix pour le Romantisme ou de Monet pour l’Impressionnisme, incarne à lui seul l’art d’une époque : le Grand Siècle.

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Charles Le Brun, Portrait équestre du chancelier Séguier, huile sur toile, vers 1660, Paris, musée du Louvre © RMN-GP (musée du Louvre) / Franck Raux. 

À l’heure où l’on réhabilite les artistes de cour européens, il convient de réévaluer la figure de Le Brun pour la France. Génie polymorphe, il est l’égal d’un Bernin pour l’Italie ou d’un Rubens pour l’Europe.

Au cours des dix dernières années, de nombreux éclairages neufs ont été portés sur différents aspects de l’oeuvre de l’artiste. Pavillon de l’Aurore à Sceaux, galerie d’Apollon au Louvre, galerie des Glaces à Versailles : la plupart de ses grands décors ont été restaurés et ont donné lieu à des ouvrages importants faisant le point aussi bien sur l’historique des chantiers que sur les aspects techniques des restaurations. Le rôle de Le Brun comme pourvoyeur de modèles dessinés que les sculpteurs, les lissiers ou les orfèvres devaient interpréter chacun selon sa technique a fait l’objet d’expositions ponctuelles. Mais jamais une grande exposition monographique n’a permis de restituer une vue d’ensemble de la trajectoire de l’artiste.

L’exposition du Louvre-Lens entend donc renoncer aux approches morcelées et trop spécialisées pour redonner une cohérence à cette figure d’exception, qui se distingue par la variété de ses dons, la vivacité de son imagination et son talent d’organisateur. Autant de qualités qui justifient l’ampleur des attributions que lui confièrent Louis XIV et Colbert. Car si Le Brun ne fut pas le « dictateur des arts » d’une monarchie absolue, il en fut sans conteste le chef d’orchestre.

L’exposition propose un parcours en dix séquences chronologiques et thématiques :

1. L’éclat de la gloire
Nul ne saurait incarner mieux que Charles Le Brun le changement de statut que connaît la peinture au cours du 17e siècle. En compagnie de quelques peintres et sculpteurs, Le Brun fonde, en 1648, une Académie protégée par le roi, qui élève la peinture et la sculpture au rang d’arts libéraux, au même titre que la grammaire ou la musique.

Au début des années 1660, le roi anoblit Le Brun et l’associe à sa propre gloire en lui donnant pour armes le soleil et une fleur de lys. Il en fait son premier peintre, le directeur de ses manufactures établies aux Gobelins, le maître d’oeuvre de ses grands décors. La Visite du roi aux Gobelins met en scène cette confiance royale et cette fécondité artistique.

Le Brun, qui s’est fait construire une belle demeure à Montmorency, où il reçoit les grands et les artistes, attire les hommages : l’Académie de Saint-Luc à Rome le choisit pour prince ; le Grand-Duc de Toscane lui commande un autoportrait ; son effigie est gravée dans le marbre, l’argent et le bronze ; des livres lui sont dédiés ; des biographies font l’éloge de son art.

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Charles Le Brun, Hercule terrassant Diomède, huile sur toile, 1640-1641, Nottingham, Castle Museum & Art Gallery © Nottingham Castle Museum & Art Gallery

2. Les années Séguier. Une formation entre Paris et Rome (1630-1646)
Charles Le Brun est le fils d’un modeste sculpteur, dont il peint, adolescent prodige, un portrait flatteur. Il se forme auprès de plusieurs maîtres, tels les peintres François Perrier et Simon Vouet. Ses premières oeuvres connues sont des petits tableaux, souvent peints sur bois en camaïeu, destinés à être gravés. Cette production modeste et touchante est en cours de redécouverte. Le Brun lui-même fait quelques essais de gravure à l’eau-forte.

Le chancelier Séguier, l’un des premiers personnages du royaume, le distingue très tôt et fait de lui sa « créature » au sens du 17e siècle : il lui accorde sa protection, le loge, lui permet de fréquenter des savants et des lettrés qui nourrissent sa conception de l’art. Autour de 1640, à 21 ans à peine, Le Brun connaît une première consécration : il exécute un magistral Hercule et Diomède pour le cardinal de Richelieu, alors principal ministre, et Le Martyre de saint Jean à la porte latine pour la chapelle de la confrérie des maîtres peintres et sculpteurs. Ce début de carrière fulgurant est brusquement interrompu par le départ pour Rome en 1642.

Lorsqu’il quitte Paris en 1642 pour gagner Rome en compagnie de Nicolas Poussin, Le Brun obéit manifestement à un ordre du chancelier Séguier. Pour ce dernier, il dessine les antiquités, copie les grands maîtres comme Raphaël (1483-1520) et Annibal Carrache (1560-1609). Ses tableaux d’invention le montrent également sensible à la leçon antiquisante de Poussin et à celle luministe de Guerchin. Très vite, Le Brun juge en avoir assez vu et souhaite quitter cette Rome qu’il dépeint somnolente dans son Allégorie du Tibre.

3. Les grandes commandes parisiennes (1646-1661)
De retour à Paris en 1646, Le Brun multiplie les commandes. Il exécute aussi bien des tableaux de chevalet, comme Le Frappement du rocher ou Le Serpent d’airain, marqués par l’art de Poussin, que de grandes toiles pour les églises parisiennes. C’est le cas du Martyre de saint André, peint pour la cathédrale Notre-Dame, ou de La Pentecôte qui ornait l’autel du Séminaire Saint-Sulpice, sous le premier grand plafond unifié de Le Brun (détruit).

De l’hôtel Lambert au palais du Louvre, Le Brun se consacre également à la décoration des intérieurs civils, souvent détruits aujourd’hui. Pour l’hôtel de l’abbé de La Rivière, il orne ainsi deux pièces, dont les décors sont remontés au musée Carnavalet à Paris. L’Apothéose de Psyché, exceptionnellement prêtée pour l’exposition, illustre parfaitement le refus de Le Brun d’un point de fuite unique dans la composition des plafonds.

Partout Le Brun se montre sensible à l’espace, au dialogue entre les arts, comme dans la chapelle de la Madeleine au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques où le cardinal de Bérulle, sculpté, prie devant la Pénitente qui renonce aux Vanités du monde.

4. L’expérience Fouquet. Vaux-le-Vicomte et Maincy (1657-1661)
Alors qu’il ne reçoit pour le roi au palais du Louvre que des commandes ponctuelles, Le Brun se voit confier par le surintendant des finances Nicolas Fouquet, dès la fin de l’année 1657, un chantier à la hauteur de ses ambitions. Au château de Vaux-le-Vicomte, que vient de construire Louis Le Vau à une soixantaine de kilomètres de Paris, Le Brun conçoit et dirige de grands travaux de décoration, rassemblant de nombreux artistes et mêlant tous les arts. Lorsque Fouquet est brusquement arrêté, sur ordre du roi, le 5 septembre 1661, l’ensemble est inachevé mais la preuve du talent et de la capacité de Le Brun est faite.

À Vaux, Le Brun se charge de la décoration des appartements d’apparat du rez-de-chaussée, dont le coeur devait être la voûte du grand salon ovale, jamais exécutée, mais connue par des dessins et une estampe. Il invente également les décors des fêtes somptueuses que donne Fouquet. Il conçoit encore les modèles des tapisseries tissées dans la manufacture que le surintendant a créée à Maincy, en bordure du château, mais, contrairement à une légende, n’en assure pas la direction. L’activité des ateliers s’y poursuit même après la chute de Fouquet, puis est transférée à Paris aux Gobelins au printemps 1662. Les mêmes modèles y sont tissés, au prix d’un changement d’armoiries.

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Charles Le Brun, Le Sacrifice de Manué, huile sur toile, vers 1650-1655, Maincy, Château de Vaux-le-Vicomte © Guillaume Crochez / Vaux-le-Vicomte

5. La confiance de Colbert
Si Le Brun passe sans trop de dommage du service de Fouquet à celui de Louis XIV, il le doit au soutien inconditionnel du chancelier Séguier, à l’estime et à la perspicacité de Jean-Baptiste Colbert. Avant même d’être nommé surintendant des Bâtiments du roi en 1664 et jusqu’à sa mort en 1683, Colbert lui accorde une confiance sans faille pour orner les maisons royales et diriger les institutions artistiques. Il le sollicite aussi à titre personnel pour décorer son château de Sceaux, près de Paris. Outre la coupole du Pavillon de l’Aurore, Le Brun conçoit le décor de la chapelle du château, dédiée à saint Jean-Baptiste. Les différents arts et la lumière y formaient une oeuvre commune. Au maître-autel, saint Jean baptise le Christ, tandis que le saint Esprit, resplendissant dans le vitrail, descend du ciel, et que, à la voûte, Dieu le Père bénit l’action et marque le triomphe du Nouveau Testament sur l’Ancien. La sculpture de Jean-Baptiste Tuby et les cartons ayant servi à la peinture de la voûte constituent aujourd’hui les vestiges épars de cette oeuvre détruite.

6. Le Brun théoricien : l’expression des passions et la physionomie
Comme Poussin ou Rubens, Le Brun est un peintre savant. Sa principale contribution à la théorie artistique est sa conférence sur l’expression des passions, c’est-à-dire des émotions, prononcée à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1668. En s’inspirant de diverses sources, dont le traité des Passions de l’âme de Descartes (1649), Le Brun codifie la manière dont les diverses passions affectent les traits du visage. L’artiste consacre également une étude à la physionomie, c’est-à-dire à la manière dont la forme du visage révèle le tempérament. Cette recherche se fonde notamment sur la comparaison des physionomies humaines et animales à laquelle Le Brun a consacré un ensemble de merveilleux dessins. On pensait en effet que la similitude des traits correspondait à une similitude des caractères : ainsi l’homme-lion est courageux et magnanime, l’homme-cochon, lubrique et paresseux...

7. Le Brun, directeur des Gobelins
Directeur de la manufacture royale des Gobelins entre 1663 et 1690, Le Brun a profondément marqué les arts décoratifs. Il dirige l’exécution des plus célèbres tentures de tapisserie (les Saisons, les Éléments, les Maisons royales, l’Histoire du roi…), mais aussi celle de meubles d’un raffinement et d’une richesse exceptionnels : tables et grands cabinets souvent décorés de marqueteries de pierres dures, c’est-à-dire de panneaux décoratifs composés de pierres semi-précieuses de couleurs variées. L’artiste donne également les modèles du fameux « mobilier d’argent » constitué de pièces monumentales en argent : vases, miroirs, tables, torchères... Le Brun esquisse la forme générale des meubles dans des croquis très libres. Il donne aussi les dessins d’ensemble qui servent de point de départ aux artisans, ce qui lui permet d’assurer l’unité décorative des meubles et tapisseries. Il répartit les tâches entre artistes et artisans et contrôle toutes les étapes de la fabrication.

8. À la tête des chantiers royaux
En tant que premier peintre du roi, Le Brun a la direction de tous les chantiers décoratifs royaux. À Versailles, il est le maître d’oeuvre des grands décors peints : Grands Appartements (1671-1680) ; escalier des Ambassadeurs (1674-1679 , décor détruit), chapelle royale (1675-1679 , décor non exécuté); galerie des Glaces (1678-1684) ; salons de la Guerre et de la Paix (1685-1687). Il est aussi chargé de diriger les sculpteurs qui travaillent aux décors des façades du château et qui exécutent les statues disposées dans les jardins. Peintre savant, Le Brun a aussi un rôle de concepteur des programmes iconographiques, c’est-à-dire qu’il contribue à élaborer le discours politique à la gloire de Louis XIV. Ce discours est codé par les innombrables allégories et symboles que l’on peut déchiffrer dans les décors peints et sculptés de Versailles.

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Manufacture des Gobelins, Plateau en mosaïque de marbres et pierres dures, dernier quart du 17e siècle, Paris, musée du Louvre © RMN-GP (musée du Louvre) / Droits réservés

9. Le Brun et l’estampe : les grands décors en noir et blanc
Le Brun veille personnellement à la diffusion de son oeuvre par la gravure, comme l’avaient fait avant lui Raphaël (1483-1520) et Rubens (1577-1640). Grâce à un Privilège obtenu en 1656, il fait reproduire la plupart de ses grands tableaux et décors peints. Il fait appel à de jeunes graveurs qui, tels Girard Audran, sont capables de transcrire dans un format restreint les grandes compositions qu’il a conçues soit pour la tapisserie, soit pour orner les plafonds et les coupoles des demeures royales. Ces gravures, souvent spectaculaires parce que réalisées à partir de plusieurs plaques, contribuent à la gloire du peintre. La publication tardive de gravures de plusieurs ensembles décoratifs, tel le plafond de la galerie de l’hôtel Lambert, l’escalier des Ambassadeurs et la galerie des Glaces de Versailles, témoignent de la postérité qu’a Le Brun jusqu’à la fin du siècle des Lumières.

10. Le crépuscule d’un génie
Les dernières années de Charles Le Brun sont assombries par sa rivalité avec le peintre Pierre Mignard (1612-1695), et surtout par l’hostilité que lui témoigne le puissant marquis de Louvois, devenu surintendant des Bâtiments après la mort de Colbert en septembre 1683. S’il conserve ses titres de premier peintre du roi et de directeur de la manufacture royale des Gobelins, Le Brun est tenu à l’écart des principaux chantiers décoratifs, aussi bien aux Gobelins qu’à Versailles. Ses dernières années sont consacrées à la réalisation d’un petit nombre de tableaux de chevalet destinés à un spectateur unique : Louis XIV. Ces oeuvres touchantes, pleines d’émotion, longuement mûries et méditées, découvrent la part la plus intime et la plus personnelle de son talent.

À propos de L’Adoration des bergers peinte par Le Brun en 1689, Jacques Thuillier écrira en 1968 : « […] par une sorte de paradoxe l’oeuvre du Premier Peintre de Louis XIV se conclut ainsi sur l’accent le plus dépouillé et le plus tendre. »

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Charles Le Brun, L’Adoration des bergers, huile sur toile, 1689, Paris, musée du Louvre © RMN-GP (musée du Louvre) / Franck Raux

En marge de l’exposition, des restaurations visibles et visitables
Avant d’être présenté dans l’exposition, un carton de grand décor de Le Brun est restauré dans l’atelier visible et visitable du Louvre-Lens, jusqu’au 18 mars. Provenant du département des Arts graphiques du musée du Louvre, il représente L’Alliance de l’Allemagne et de l’Espagne avec la Hollande, 1672. Il s’agit d’un carton pour une composition de la voûte de la Grande Galerie du château de Versailles (1679-1684). Pendant l’exposition même, c’est la restauration exceptionnelle d’une peinture du Christ au jardin des oliviers que le public pourra découvrir, tandis que deux autres versions seront présentées dans l’exposition. Ce tableau, acheté par Louis XIV en 1695, est une redécouverte majeure liée aux recherches menées dans le cadre de la préparation de l’exposition.

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Charles Le Brun, Étude de corbeau et chat-huant, dessin, vers 1668-1678, Paris, musée du Louvre © RMN-GP (musée du Louvre) / Michèle Bellot.

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"Charles Le Brun – Le peintre du Roi-Soleil", au Louvre-Lens. Photo Pascal BONNIERE.

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"Charles Le Brun – Le peintre du Roi-Soleil", au Louvre-Lens. Photo Pascal BONNIERE.

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"Charles Le Brun – Le peintre du Roi-Soleil", au Louvre-Lens. Photo Pascal BONNIERE.

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"Charles Le Brun – Le peintre du Roi-Soleil", au Louvre-Lens. Photo Pascal BONNIERE.

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A woman visits the exhibition dedicated to Charles Le Brun, French painter to Louis XIV for nearly 30 years, at the Louvre-Lens museum in Lens, on May 17, 2016. DENIS CHARLET / AFP.

LENS.- The Louvre-Lens presents the first major retrospective in over fifty years, dedicated to the work of Charles Le Brun, the most important artist in the late 17th century in France. 

The son of a simple monumental stonemason, Le Brun was appointed First Painter to Louis XIV, and held the position for almost thirty years. One of his most famous works is the Hall of Mirrors at the Palace of Versailles. Le Brun was also the Director of the French Royal Academy of Painting and Sculpture and of the Gobelins Royal Manufactory. It was mainly through these official roles and his links with the country’s institutions that the name of Le Brun has gone down in history. Today, his work is still frequently likened to academic art, even propaganda. However, an examination of his work demonstrates the constant renewal and greatness of his inspiration. For example, did you realise that his depictions of animals are among the most expressive in all art? His talents are expressed just as well on a very grand scale – for example in tapestries and major decoration projects – as in more intimate sketches, which highlight the accuracy and emotion of his hand. With regard to his style, Bernini spoke of “abundance without confusion”, to describe the generosity, myriad nature and perfectly readable organisation of his work. 

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A man visits the exhibition dedicated to Charles Le Brun, French painter to Louis XIV for nearly 30 years, at the Louvre-Lens museum in Lens, on May 17, 2016. DENIS CHARLET / AFP.

This exhibition in Lens brings together 235 works, some of which are from private collections and have never been shown in public. Others are recent revelations, such as the Sacrifice of Polyxena, discovered in Coco Chanel’s suite at the Paris Ritz during renovations, and purchased by the New York Metropolitan Museum of Art in 2013. The exhibition does justice to the infinitely varied talent of a prodigy who came to light at the age of 15, and, just like Delacroix for Romanticism or Monet for Impressionism, is the sole embodiment of the art of an era: the Grand Siècle. 

At a time when courtly European artists are being reassessed, Le Brun should form one of their numbers in France. A multi-talented genius, Le Brun can be compared to Bernini in Italy or Rubens around Europe. 

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A woman visits the exhibition dedicated to Charles Le Brun, French painter to Louis XIV for nearly 30 years, at the Louvre-Lens museum in Lens, on May 17, 2016. DENIS CHARLET / AFP.

In the last decade, much new light has been cast on a number of aspects of Le Brun’s work. From the Pavillon de l’Aurore in Sceaux and the Galerie d’Apollon in the Louvre to the Hall of Mirrors at Versailles, the majority of his major decoration projects have been restored, and have resulted in major studies that summarise the history of the sites as well as the technical aspects of the restorations. Le Brun’s role as provider of sketches for the sculptors, weavers and goldsmiths to follow, each according to their own technique, has been the subject of specific exhibitions. However, there has never been a major retrospective of his work to provide an overview of his pathway. 

This exhibition at the Louvre-Lens therefore intends to eschew the fragmented, over-specialised approach previously taken, to bring coherence to this exceptional figure, distinguished as he is by the multiplicity of his talents, the vivacity of his imagination and his talent for organisation. It was these qualities that justified the extent of the commissions awarded to him by Louis XIV and Colbert. If Le Brun were not the “dictator of the arts” under an absolute monarchy, he was undoubtedly their director.

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A woman visits the exhibition dedicated to Charles Le Brun, French painter to Louis XIV for nearly 30 years, at the Louvre-Lens museum in Lens, on May 17, 2016. DENIS CHARLET / AFP.

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A man visits the exhibition dedicated to Charles Le Brun, French painter to Louis XIV for nearly 30 years, at the Louvre-Lens museum in Lens, on May 17, 2016. DENIS CHARLET / AFP.

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